Les Cypherpunks, la genèse du bitcoin (BTC) ?

Lors du dernier événement Surfin’ Bitcoin, Julien Guitton, PDG de Condensat Technologies, a pris la parole pour faire valoir l’idéologie qui sous-tend le mouvement Cypherpunks. Dans son discours, il a insisté sur l’importance du respect de la vie privée et sur la nécessité d’avoir une bonne hygiène numérique.

Cypherpunks, un combat pour la liberté

Selon Julien Guitton, Internet a certes révolutionné la façon dont le monde interagit, mais il a également créé de nombreuses failles. Notamment en matière de vie privée. Concrètement, des géants comme Google et Amazon ont pris le contrôle des données des internautes et les exploitent depuis longtemps à souhait et dans leur propre intérêt. De plus, la centralisation qui entoure ce réseau a ouvert la porte à la censure des pouvoirs publics. Ce qui constitue un obstacle à la liberté d’expression.

Fort heureusement, les Cypherpunks, un groupe de crypto-anarchistes, ont su formaliser cette réflexion et proposer des ressources pour se prémunir de cette intrusion. Cela a conduit à la création de Bitcoin et, plus généralement, des réseaux blockchain. Lesquels sont nés précisément pour prévenir les abus engendrés par l’émergence d’Internet.

Crypto et respect de la vie privée

L’expert est convaincu que la protection de la vie privée devrait être au cœur des débats politiques au moins autant que les autres questions de société (âge de la retraite, etc.). Pour lui, la confidentialité est un chemin de reconquête vers la liberté. Cela dit, elle exige de faire preuve de discernement et de conserver une certaine hygiène dans le monde numérique.

Pour mieux comprendre cela, M. Guitton recommande 3 lectures qui, selon lui, encadrent la dynamique intellectuelle du mouvement Cypherpunk :

• « The Crypto Anarchist Manifesto » de Timothy May (1992) : Globalement, ce document est une préface à la crypto-anarchie. Il annonce la création d’un système décentralisé permettant des transactions anonymes. L’auteur prédit également que l’État s’y opposera et tentera de surveiller les échanges sous le prétexte de la sécurité nationale et de la répression de la criminalité.

• « A Cypherpunk’s Manifesto » de Eric Hughes (1993) : Ce texte traite de la place de la vie privée à une époque où Internet héberge la totalité de nos données personnelles. Pour l’auteur, le droit à la vie privée se traduit également par le contrôle de ce que l’on révèle de soi aux autres. Ceci étant, il nous appartient d’agir intelligemment pour que les gouvernements et les entreprises ne le transgressent pas.
• « A Cyberspace Independence Declaration » de John Perry Barlow (1996) : Ce manifeste remet en question la légitimité de toute intervention de la part de l’État dans les communications en ligne. Il s’agit d’une revendication de la liberté d’expression dans le cyberespace.

Faire attention à son hygiène numérique

Julien Guitton estime qu’il est essentiel de généraliser la pratique de l’hygiène numérique. En l’occurrence, il faut inciter les gens à faire le ménage dans leurs activités sur Internet. Pour l’expert, cesser d’utiliser les produits promus par les GAFAM constitue les 3/4 du chemin à parcourir.

En outre, il faut envisager de se tourner vers des solutions conçues dans une optique d’anonymisation. Dans cette lancée, citons par exemple le réseau d’infrastructure NYM ou le navigateur TOR. Par ailleurs, il faut prendre conscience que contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, la cryptosphère est un espace sans danger. Son seul objectif est de contribuer à instaurer un cadre de vie plus sain.

Pour conclure, l’orateur nous a invité à être « toxiques« . L’idée est de pouvoir revendiquer sa liberté et d’être capable de porter un regard critique sur l’existant. L’objectif étant de se faire entendre.